Rapport technique sur la couverture, Recensement de la population, 2021
1. Estimation des erreurs de couverture de la population

1.1 Introduction

Le recensement définit la population devant être dénombrée, ainsi que les règles applicables aux fins du dénombrement (voir la section 3). Des erreurs de couverture surviennent lorsque des erreurs sont commises relativement à ces règles et définitions. Les principales erreurs de couverture sont attribuables à l’omission d’un logement (et, par conséquent, de ses résidents) et à des erreurs des répondants (omission de personnes devant être incluses ou inclusion de personnes ne devant pas être incluses). La présente section fournit des estimations du sous-dénombrement net, du sous-dénombrement et du surdénombrement de la population survenus lors du Recensement de 2021. Un sous-dénombrement et un surdénombrement peuvent entraîner un biais dans les chiffres officiels et les estimations, car les caractéristiques des personnes non incluses peuvent différer de celles des personnes incluses, et les caractéristiques de personnes incluses plusieurs fois (doublons) peuvent différer de celles des personnes incluses une seule fois. Le sous-dénombrement net indique la mesure dans laquelle le nombre de dénombrements inclus dans les données du recensement est supérieur ou inférieur au dénombrement complet.

1.2 Sous-dénombrement net

Le taux de sous-dénombrement net de la population lors du Recensement de 2021 a été évalué à 3,00 %^{Note 1}. Autrement dit, la différence entre le nombre de personnes non incluses dans le recensement, mais faisant partie de la population cible du recensement, et le nombre de dénombrements inclus en trop à cause des doublons est estimée à 3,00 % de la population cible du recensement. Le taux de sous-dénombrement de la population est évalué à 4,98 % (1 897 876 personnes), tandis que le taux de surdénombrement de la population est évalué à 1,98 % (755 635 personnes). Un taux de sous-dénombrement de 4,98 % signifie que les personnes non incluses faisant partie de la population cible représentent 4,98 % de la population cible du recensement. Un taux de surdénombrement de 1,98 % signifie que les doublons représentent 1,98 % de la population visée par le recensement.

Le taux de sous-dénombrement estimé a augmenté par rapport au Recensement de 2016, alors que le taux de surdénombrement est demeuré relativement stable. Par conséquent, le taux de sous-dénombrement net, qui est la différence entre le sous-dénombrement et le surdénombrement, a augmenté par rapport au Recensement de 2016.

La méthodologie des études sur la couverture du Recensement de 2021, telle que décrite aux sections 7 et 8, a été améliorée puisque le but premier de ces études est toujours de produire les meilleures estimations de couverture possible pour le plus récent recensement. Ces améliorations limitent toutefois la comparabilité de ces estimations avec celles du sous-dénombrement net de 2016 et expliquent en partie la différence observée. De plus, comme les estimations du sous-dénombrement net sont mesurées à partir d’échantillons, la marge d’erreur associée aux estimations de 2016 et de 2021 peut aussi expliquer en partie la différence.

La présente section fait état des estimations du sous-dénombrement net établies en fonction des variables géographiques et démographiques suivantes :

• province ou territoire de résidence au moment du recensement;
• âge et genre;
• état matrimonial et genre;
• langue maternelle;
• région métropolitaine de recensement (RMR) du lieu habituel de résidence le jour du recensement.

Le tableau 1.2b présente une estimation du sous-dénombrement net, des erreurs‑types liées à l’estimation ainsi que du taux de sous‑dénombrement net correspondant et son erreur-type selon diverses caractéristiques. Des estimations négatives de sous‑dénombrement net indiquent un taux de surdénombrement supérieur au taux de sous-dénombrement. La section 9 explique de quelle façon une telle situation peut se produire.

L’erreur-type donne une idée de l’exactitude des estimations reposant sur l’échantillonnage. Un intervalle couvrant deux erreurs‑types de part et d’autre de l’estimation inclut la vraie valeur 19 fois sur 20. Autrement dit, il existe environ 19 chances sur 20 (95 %) que le taux de sous-dénombrement net réel de la population lors du Recensement de 2021 se situe entre 2,8 % et 3,2 % (c.-à-d. 3,0 % ± deux erreurs-types) ou environ deux chances sur trois (68 %) que le taux réel se situe entre 2,9 % et 3,1 % (c.-à-d. 3,0 % ± une erreur-type).

Étant donné que le sous-dénombrement net tient compte du sous-dénombrement et du surdénombrement, le lecteur devrait également consulter les estimations du sous-dénombrement et du surdénombrement présentées au tableau 1.3. Un taux de sous-dénombrement net peu élevé pourrait notamment indiquer un taux de sous-dénombrement peu élevé ou un taux élevé combiné à un taux de surdénombrement élevé.

Les taux de sous-dénombrement net de la population les plus élevés dans le pays ont été observés dans les trois territoires : les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut ont enregistré les taux les plus élevés (respectivement 8,04 % et 7,82 %), suivis du Yukon (5,78 %). Parmi les provinces, l’Île-du-Prince-Édouard a enregistré le taux de sous-dénombrement net le plus élevé (4,28 %), suivi par la Colombie-Britannique (4,08 %) et l’Ontario (3,95 %). Le Québec a enregistré le taux de sous‑dénombrement net de la population le plus bas (0,50 %), suivi par le Nouveau-Brunswick (1,73 %). Toutes les autres provinces ont enregistré un taux de sous-dénombrement net d’au moins un point de pourcentage supérieur à celui du Nouveau‑Brunswick. En 2016, le taux le plus élevé et le plus bas ont également été observés pour les Territoires du Nord-Ouest et le Québec.

À partir du Recensement de 2021, les estimations de l’erreur de couverture du recensement sont rapportées par genre plutôt que par sexe. Le genre fait référence à l’identité personnelle et sociale d’une personne en tant qu’homme, femme ou personne non binaire (personne n’étant pas exclusivement homme ni femme). Compte tenu de la faible taille de la population non binaire, une agrégation des données dans une variable de genre à deux catégories a été utilisée pour présenter les estimations dans le présent rapport technique. Les personnes appartenant à la catégorie « personnes non binaires » ont été réparties dans les deux autres catégories de genre dénotées par le symbole « + ». Tout au long de ce rapport, la catégorie « hommes+ » comprend les hommes (et les garçons) ainsi que certaines personnes non binaires, tandis que la catégorie « femmes+ » comprend les femmes (et filles), ainsi que certaines personnes non binaires.

Le sous-dénombrement net de la population était généralement plus élevé pour les hommes+ et a atteint un sommet chez les jeunes adultes. Dans la population générale, le taux de sous-dénombrement net le plus élevé a été observé chez les adultes âgés de 20 à 34 ans à la fois pour les hommes+ et les femmes+. Il s’élevait à 9,40 % chez les personnes de 20 à 24 ans et à 7,83 % chez celles de 25 à 34 ans. Pour la catégorie hommes+, les taux de sous-dénombrement net les plus élevés étaient de 9,88 % pour les hommes âgés de 25 à 34 ans et de 9,44 % pour les hommes âgés de 20 à 24 ans. Pour la catégorie femmes+, ces taux ont atteint 9,35 % des femmes âgées de 20 à 24 ans et 5,67 % de celles âgées de 25 à 34 ans. Dans le cas des femmes+ âgées de 65 ans et plus et des hommes+ âgés de 75 ans et plus, le taux de sous-dénombrement net était négatif; ce qui indique davantage de dénombrements en trop que de personnes non dénombrées.

Le taux de sous-dénombrement net de la population âgée de 15 ans et plus était élevé dans le cas des personnes séparées (11,38 %), surtout chez les hommes+ (17,01 %). Il était également élevé dans le cas des personnes célibataires (6,76 %); c.-à-d. des personnes qui n’ont jamais été mariées légalement et qui ne vivent pas en union libre.

Le taux de sous-dénombrement net des personnes dont la langue maternelle était uniquement l’anglais était supérieur à celui des personnes dont la langue maternelle était uniquement le français (2,51 % comparativement à 0,33 %). En excluant les personnes ayant déclaré plusieurs langues maternelles, le taux de sous-dénombrement net pour les allophones (personnes dont la langue maternelle n’est ni l’anglais ni le français) était supérieur (6,23 %).

Le sous-dénombrement net de la population était légèrement plus élevé hors des RMR qu’au sein de celles-ci. Au niveau national, le sous-dénombrement net s’élevait à 3,23 % pour les personnes qui auraient dû être dénombrées hors d’une RMR. Ce taux était légèrement supérieur au taux de sous-dénombrement net des personnes vivant dans une RMR (2,91 %).

1.3 Sous-dénombrement

Un sous-dénombrement désigne généralement des personnes n’ayant pas été dénombrées à titre de résidents habituels dans le questionnaire rempli pour leur lieu habituel de résidence, ou encore des personnes pour lesquelles aucun questionnaire n’a été rempli pour leur lieu habituel de résidence. Ainsi, les personnes qui considèrent leur lieu de résidence comme un lieu de résidence temporaire n’ont peut-être pas été incluses ailleurs comme résidents habituels. Les personnes n’ayant pas de lieu habituel de résidence, les « personnes en situation d’itinérance » par exemple, sont également beaucoup plus sujettes au sous-dénombrement.

La présente section fait état des estimations du sous-dénombrement établies en fonction des variables géographiques et démographiques suivantes :

• province ou territoire de résidence au moment du recensement;
• âge et genre;
• état matrimonial et genre;
• langue maternelle;
• RMR du lieu habituel de résidence le jour du recensement.

Le tableau 1.3 fournit une estimation du sous-dénombrement concernant le nombre de personnes non incluses, l’erreur-type liée à l’estimation, le taux de sous-dénombrement estimé correspondant et l’erreur-type connexe.

On dénote certaines tendances démographiques en ce qui a trait au sous-dénombrement. Le taux de sous-dénombrement pour les hommes+ était une fois et demie supérieur à celui des femmes+ (6,01 % par rapport à 3,95 %). Le taux de sous‑dénombrement le plus élevé était celui des jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans (hommes+ et femmes+). Parmi les jeunes hommes+, le sous-dénombrement était de 12,97 % pour ceux âgés de 20 à 24 ans et de 12,00 % pour ceux âgés de 25 à 34 ans, mais il était plus élevé pour ceux âgés de 35 à 44 ans que pour ceux âgés de 18 à 19 ans, contrairement à ce qui a été habituellement observé par le passé.

Du côté de l’état matrimonial, le taux de sous-dénombrement était le plus élevé pour les personnes âgées de 15 ans ou plus séparées et qui ne vivaient pas en union libre, s’élevant à 12,77 %. Il était également élevé pour les personnes célibataires ne vivant pas en union libre, se situant à 9,48 %. Dans les deux cas, ces taux étaient plus élevés chez les hommes+ que chez les femmes+.

Le tableau 1.3 met en évidence le profil des personnes les plus susceptibles d’avoir été omises lors du Recensement de 2021; c.-à-d. les hommes+ de 20 à 34 ans célibataires (n’ayant jamais été mariés et ne vivant pas en union libre) et les personnes séparées. La langue maternelle a également été significative pour les taux de sous-dénombrement; en effet, pour les personnes n’ayant déclaré qu’une langue maternelle, les taux de sous-dénombrement étaient inférieurs pour celles dont la langue maternelle était le français (2,48 %), suivi de celles dont la langue maternelle était l’anglais (4,48 %). Chez les personnes pour lesquelles la seule langue maternelle n’était ni le français ni l’anglais, le taux était encore plus élevé : 8,10 %.

1.4 Surdénombrement

Le surdénombrement de la population désigne le nombre de dénombrements en trop dans les chiffres du recensement pour les personnes dénombrées plus d’une fois (généralement deux fois). Cette erreur introduit un biais, étant donné que ces personnes auraient dû être dénombrées une seule fois. Parmi les exemples de surdénombrement figurent le cas des enfants dont les parents ne vivent pas ensemble et qui sont inclus dans le questionnaire de recensement de chacun des parents, celui des personnes qui s’absentent de la maison pour des raisons professionnelles et dont le nom figure dans le questionnaire de la famille et dans le questionnaire du logement où elles vivent pendant qu’elles travaillent ainsi que celui des étudiants qui suivent leurs études et qui sont inclus à la fois dans le questionnaire du recensement de leurs colocataires et dans celui de leurs parents.

La présente section fait état des estimations du surdénombrement établies en fonction des variables géographiques et démographiques suivantes :

• province ou territoire de résidence au moment du recensement;
• âge et genre;
• état matrimonial et genre;
• langue maternelle;
• RMR du lieu habituel de résidence le jour du recensement.

Le tableau 1.3 contient également une estimation du nombre de dénombrements en trop ainsi que l’estimation de l’erreur-type qui y est associée.

Les erreurs-types des estimations du surdénombrement figurant au tableau 1.3 étaient moins élevées que celles du sous‑dénombrement. Comme indiqué ci-dessous, certaines tendances démographiques se sont dégagées des estimations du surdénombrement.

Le taux estimé de surdénombrement variait moins que le taux de sous-dénombrement, et ce, pour l’ensemble des provinces et des territoires. En effet, l’écart entre le taux le plus bas et le taux le plus élevé parmi l’ensemble des provinces et des territoires était de 0,73 point de pourcentage dans le cas du surdénombrement (taux variant entre 1,68 % et 2,41 %) alors que cet écart était de 7,27 points de pourcentage pour le sous-dénombrement (taux variant entre 2,64 % et 9,91 %). Les catégories hommes+ et femmes+ enregistraient des taux de surdénombrement similaires : 2,01 % par rapport à 1,95 %. Le surdénombrement était supérieur pour les enfants et les jeunes adultes âgés de 5 à 24 ans; ces taux variant de 3,21 % à 3,71 % pour ces groupes d’âge. Comme mentionné, ces taux élevés étaient attribuables en grande partie au dénombrement multiple d’enfants en garde partagée et d’étudiants.

Pour l’état matrimonial, le taux de surdénombrement était plus élevé pour les personnes n’ayant jamais été mariées et ne vivant pas en union libre (2,72 %). Ce phénomène s’observait autant chez les hommes+ que chez les femmes+ et reflétait les résultats selon l’âge.

En résumé, le tableau 1.3 dresse le profil des personnes les plus susceptibles d’avoir été dénombrées plus d’une fois; il y avait autant de chances qu’il s’agisse d’hommes+ que de femmes+ et plus de chances qu’il s’agisse d’enfants et de jeunes adultes. Dans le cas des personnes âgées de 15 ans et plus, les célibataires étaient plus susceptibles d’être dénombrés plus d’une fois.