Parlant de travail : les langues de travail à travers le Canada

Date de diffusion : le 30 novembre 2022

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Faits saillants

  • Alors que le nombre et la proportion de Canadiens qui parlaient une langue autre que le français ou l’anglais à la maison atteignaient en 2021 des niveaux sans précédent depuis que ces données sont recueillies, le français et l’anglais demeuraient les langues de convergence au travail au Canada, utilisées le plus souvent par 98,7 % des travailleurs.
  • En 2021, les questions sur les langues utilisées au travail ont été modifiées par rapport aux recensements précédents, ce qui a permis de réduire le fardeau de réponse et d’améliorer la qualité des données. Cependant, cette modification a eu une certaine incidence sur la comparabilité avec les cycles précédents (voir l’encadré intitulé « Un meilleur portrait des langues utilisées au travail, mais un impact sur la comparabilité avec les recensements précédents »).
  • En 2021, 77,1 % des personnes occupant un emploi au Canada utilisaient principalement l’anglais au travail, 19,9 % utilisaient principalement le français et 1,7 % utilisaient à la fois le français et l’anglais à égalité; 1,3 % n’utilisaient ni le français, ni l’anglais le plus souvent au travail.
  • Au Québec, 79,9 % des travailleurs utilisaient principalement le français au travail, 14,0 % utilisaient principalement l’anglais, et 5,4 % utilisaient le français et l’anglais à égalité. La proportion de travailleurs utilisant principalement le français au travail a diminué légèrement depuis 2016.
  • Dans la région de Montréal, les secteurs d’industrie où l’utilisation principale du français a le plus diminué de 2001 à 2021 étaient l’industrie de l’information et l’industrie culturelle; le secteur de la finance et des assurances; ainsi que les services professionnels, scientifiques et techniques.
  • Au Nouveau-Brunswick, 20,1 % des travailleurs utilisaient principalement le français au travail, 75,9 % l’anglais et 3,9 % le français et l’anglais à égalité. La proportion de travailleurs dans la province utilisant principalement le français suit une tendance à la baisse depuis 2001.
  • À l’extérieur du Québec et du Nouveau-Brunswick, 1 travailleur sur 10 connaissait le français, et un tiers d’entre eux l’utilisait régulièrement au travail. Partout au pays, c’était dans les services d’enseignement que le français était le plus utilisé.
  • Au Canada, 40 000 travailleurs utilisaient régulièrement une langue autochtone au travail, soit 0,23 % des travailleurs. Environ la moitié des travailleurs qui connaissaient une langue autochtone utilisaient régulièrement une langue autochtone au travail.

Introduction

Les renseignements sur les langues utilisées au travail tirés du recensement nous permettent de saisir une dimension de l’usage des langues dans la sphère publique à travers le Canada.

En 2021, le nombre et la proportion de Canadiens dont la langue maternelle ou la langue parlée à la maison était une langue autre que le français ou l’anglais ont atteint un niveau sans précédent depuis que ces données sont recueillies. Toutefois, un tel constat renvoie essentiellement à l’usage des langues dans l’espace privé. Au travail, l’anglais et le français demeurent les langues de convergence partout au pays.

En 2021, la très vaste majorité (98,7 %) des personnes ayant travaillé lors de la semaine précédant le recensement utilisait l’anglais ou le français le plus souvent au travail, et 99,3 % utilisaient au moins l’une de ces langues de façon régulière. À l’échelle du Canada, 77,1 % des travailleurs utilisaient principalementNote 1 l’anglais au travail, 19,9 % utilisaient principalement le français et 1,7 % utilisaient à la fois le français et l’anglais à égalité.

Cela dit, l’utilisation des langues au travail variait grandement selon la région.

Ainsi, parmi les travailleurs résidant au Québec en 2021, 4 sur 5 (79,9 %) utilisaient principalement le français au travail, et 1 sur 7 (14,0 %) utilisait principalement l’anglais. Au Nouveau-Brunswick, 1 travailleur sur 5 (20,1 %) utilisait principalement le français au travail, et 3 sur 4 (75,9 %) utilisaient principalement l’anglais.

À l’extérieur de ces deux provinces, malgré une présence notable du français dans certaines régions et dans certains secteurs d’industrie en particulier, l’anglais était globalement la langue officielle qui prédominait dans les milieux de travail.

Des langues autochtones occupaient quant à elles une place importante dans les milieux de travail de certaines régions précises. Notamment, l’inuktitut et les autres langues inuites étaient utilisés régulièrement au travail par 43 % des travailleurs du Nunavut et par 77 % des travailleurs du Nunavik, dans le nord du Québec.

Le présent rapport propose un survol des langues utilisées au travail dans différentes régions à travers le Canada.

Figure 1 Le français et l'anglais au travail au Canada en 2021

Description de la figure 1
Tableau de données du Figure 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du Figure 1 Français utilisé principalement, Anglais et français utilisés à égalité et Anglais utilisé principalement, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Français utilisé principalement Anglais et français utilisés à égalité Anglais utilisé principalement
pourcentage
Canada 19,9 1,7 77,1
Québec 79,9 5,4 14,0
Nouveau-Brunswick 20,1 3,9 75,9
Moncton (RMR) 16,0 6,0 77,9
Montréal (RMR) 70,0 8,3 21,0
Ottawa-Gatineau (RMR) 17,3 4,5 77,8
Grand Sudbury (RMR) 4,8 2,0 93,2

Un meilleur portrait des langues utilisées au travail, mais un impact sur la comparabilité avec les recensements précédents

En 2021, les questions sur les langues utilisées au travail ont été modifiées par rapport aux recensements précédents, permettant de réduire le fardeau de réponse et d’améliorer la qualité des données.

Lors des recensements précédents, on demandait aux répondants d’indiquer d’abord la langue qu’ils utilisaient le plus souvent au travail, puis ensuite les autres langues qu’ils utilisaient régulièrement au travail. Dans le cadre du Recensement de 2021, les répondants devaient d’abord indiquer les langues qu’ils utilisaient régulièrement au travail puis, s’ils avaient indiqué plus d’une langue à cette première question, laquelle ou lesquelles de ces langues ils utilisaient le plus souvent au travail. Ce changement a permis à 88 % des répondants de ne répondre qu’à une seule question à ce sujet plutôt que deux.

En outre, les tests préalables au recensement ont permis de démontrer que la nouvelle version des questions était mieux comprise par les répondants, qu’elle éliminait certaines sources de confusion associées à l’ancienne version. Bien que l’on estime que les données obtenues en 2021 soient de meilleure qualité et offrent un portrait plus juste des langues utilisées régulièrement et le plus souvent au travail, le changement apporté à la question affecte la comparabilité de ces données avec celles des cycles précédents.

Les données sur les langues utilisées le plus souvent au travail peuvent être comparées avec celles des cycles précédents, mais ces comparaisons doivent être faites avec prudence et en prenant en considération l’effet du changement apporté à la question. En particulier, en se basant sur les résultats du Test du recensement de 2019, on sait que ce changement a eu pour effet de diminuer la proportion de travailleurs disant utiliser plus d’une langue à égalité le plus souvent (réponses multiples), et par extension d’augmenter la proportion de ceux disant utiliser une seule langue le plus souvent (réponses uniques). Les comparaisons devraient être faites en tenant compte de la distribution complète des réponses uniques et multiples.

Quant aux données concernant l’ensemble des langues utilisées régulièrement au travail (mais pas nécessairement le plus souvent), elles ne devraient pas être comparées avec celles des cycles précédents. La nouvelle version des questions a eu pour effet de réduire le nombre de personnes déclarant utiliser des langues régulièrement au travail autres que celle utilisée le plus souvent.

Graphique 1 Utilisation du français et de l’anglais le plus souvent au travail en 2001, 2016 et 2021, pour certaines provinces et régions métropolitaines sélectionnées

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Canada, Québec, Nouveau-Brunswick, Moncton (RMR), Montréal (RMR), Ottawa–Gatineau (RMR), Grand Sudbury (RMR), 2001, 2016 et 2021, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada Québec Nouveau-Brunswick Moncton (RMR) Montréal (RMR) Ottawa–Gatineau (RMR) Grand Sudbury (RMR)
2001 2016 2021Tableau de données du graphique 1 Note 1 2001 2016 2021Tableau de données du graphique 1 Note 1 2001 2016 2021Tableau de données du graphique 1 Note 1 2001 2016 2021Tableau de données du graphique 1 Note 1 2001 2016 2021Tableau de données du graphique 1 Note 1 2001 2016 2021Tableau de données du graphique 1 Note 1 2001 2016 2021Tableau de données du graphique 1 Note 1
pourcentage
Français principalement 20,3 19,4 19,9 81,8 80,0 79,9 22,2 20,9 20,1 16,1 16,5 16,0 72,8 70,2 70,0 18,4 18,1 17,3 5,7 4,9 4,8
Français et anglais à égalité 1,7 2,2 1,7 5,3 7,3 5,4 4,0 4,4 3,9 5,1 6,6 6,0 7,8 11,3 8,3 4,4 5,6 4,5 4,0 3,1 2,0
Anglais principalement 76,8 77,2 77,1 12,3 12,0 14,0 73,7 74,5 75,9 78,7 76,7 77,9 18,6 17,9 21,0 76,7 75,9 77,8 90,1 92,0 93,2

Au Québec, la proportion de travailleurs utilisant principalement le français au travail suit une tendance à la baisse

Le Québec est la seule province au Canada où le français est utilisé par une majorité de travailleurs. En 2021, 79,9 % des travailleurs résidant au Québec utilisaient principalement le français au travail, 14,0 % utilisaient principalement l’anglais, et 5,4 % utilisaient le français et l’anglais à égalité.

Au total, 92,1 % des travailleurs résidant au Québec utilisaient le français régulièrement au travail, 35,4 % utilisaient régulièrement l’anglais et 2,3 % utilisaient régulièrement une langue autre que le français ou l’anglais.

Le Québec se distingue aussi par une forte prévalence du plurilinguisme au travail. Parmi l’ensemble des provinces et territoires, le Québec était au deuxième rang au chapitre de la proportion de travailleurs utilisant plus d’une langue régulièrement au travail (28,7 % des travailleurs), derrière le Nunavut (39,6 %). Au Québec, dans la plupart des cas (26,7 % de l’ensemble des travailleurs), il s’agissait de combinaisons d’anglais et de français, alors qu’au Nunavut il s’agissait surtout de combinaisons d’inuktitut et d’anglais. Cela étant dit, la majorité (63,8 %) des travailleurs au Québec utilisaient uniquement le français au travail de façon régulière.

Par rapport à 2016, la proportion de travailleurs au Québec utilisant principalement le français a enregistré une légère baisse en 2021, alors que la proportion de travailleurs utilisant principalement l’anglais était en hausse. La hausse de la proportion de travailleurs utilisant principalement l’anglais résulte en partie du changement apporté à la question sur les langues de travail. Ce changement amenait les travailleurs à déclarer moins fréquemment utiliser le français et l’anglais à égalité, et à déclarer plus fréquemment utiliser une seule de ces deux langues de façon principale. De façon correspondante, compte tenu du changement apporté à la question, la stabilité apparente dans le taux d’utilisation principale du français doit plutôt être interprétée comme une tendance à la baisse (voir l’encadré intitulé « Un meilleur portrait des langues utilisées au travail, mais un impact sur la comparabilité avec les recensements précédents »).

Ces tendances générales reflétaient des changements plus marqués dans certains secteurs d’industrie en particulier. De 2016 à 2021, la diminution dans le taux d’usage principal du français était la plus marquée dans l’industrie de l’information et l’industrie culturelle (de 68,1 % en 2016 à 62,3 % en 2021); dans le secteur de la finance et des assurances (74,3 % à 71,0 %); ainsi que dans les services professionnels, scientifiques et techniques (69,2 % à 65,7 %). Ces secteurs étaient déjà parmi ceux où le taux d’utilisation principale du français était le plus bas en 2016.

Divers facteurs peuvent expliquer la tendance à la baisse de la part de l’utilisation principale du français au travail et à la hausse de celle de l’anglais de 2016 à 2021. Notamment, il y a eu des changements dans les langues connues par les travailleurs. La proportion de travailleurs au Québec connaissant l’anglais – c’est-à-dire étant en mesure de soutenir une conversation dans cette langue – a augmenté, passant de 60,3 % en 2016 à 62,9 % en 2021, alors que le taux de connaissance du français a diminué, passant de 96,1 % à 95,2 % pendant la même période. La proportion de travailleurs connaissant le français sans connaître l’anglais a diminué, passant de 39,5 % à 36,8 %, alors que la proportion de ceux connaissant l’anglais sans connaitre le français a augmenté, passant de 3,7 % à 4,5 %. Parmi les travailleurs au Québec en 2021 qui connaissaient l’anglais sans connaitre le français, environ le tiers ne résidaient pas dans la province en 2016 (8 % étaient des migrants interprovinciaux et 24 % des migrants internationaux).

En se basant sur le lieu de résidence des travailleurs, les régionsNote 2 du Québec où les plus grandes proportions de travailleurs utilisaient principalement l’anglais au travail étaient la municipalité régionale de comté (MRC) de Pontiac (69 %), la MRC des Collines-de-l’Outaouais (38 %) et la ville de Gatineau (35 %), toutes trois situées dans l’Outaouais. Venaient ensuite l’île de Montréal (32 %) et le Nord-du-Québec (31 %). En raison de sa taille, l’île de Montréal représentait à elle seule le lieu de résidence d’un peu plus de la moitié (53 %) des travailleurs québécois utilisant principalement l’anglais au travail. L’ensemble de la région métropolitaine de Montréal regroupait 77 % des travailleurs du Québec utilisant principalement l’anglais au travail.

À Montréal, hausse de l’usage principal de l’anglais dans l’industrie de l’information et l’industrie culturelle, la finance et les assurances, et les services professionnels, scientifiques et techniques

Les dynamiques linguistiques qui animent la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal sont complexes et diversifiées, d’abord en raison de la présence d’une importante minorité de langue anglaise, mais aussi en raison des taux élevés de plurilinguisme qui caractérisent sa population. Parmi les travailleurs de la RMR de Montréal, 80 % étaient au moins bilingues (69 % spécifiquement bilingues français-anglais) et 28 % étaient au moins trilingues, ce qui représente de loin les proportions les plus élevées parmi les grands centres urbains au Canada. Les personnes plurilingues peuvent utiliser des langues différentes dans différentes sphères de leur vie (à la maison, au travail, etc.).

Dans la RMR de Montréal, 70,0 % des travailleurs utilisaient principalement le français au travail (soit une proportion presque identique à celle observée en 2016), 21,0 % utilisaient principalement l’anglais (comparativement à 17,9 % en 2016) et 8,3 % utilisaient le français et l’anglais à égalité. Encore une fois, l’effet du changement apporté à la question sur les langues utilisées au travail donne l’impression que la hausse de l’utilisation principale de l’anglais est plus importante qu’elle ne l’est en réalité, et masque une certaine tendance à la baisse en ce qui concerne l’utilisation principale du français.

Sur une période un peu plus longue, de 2001 à 2021, la proportion de travailleurs utilisant principalement le français au travail dans la RMR de Montréal est passée de 72,8 % à 70,1 %. À l’instar de ce que l’on constatait dans l’ensemble de la province, cette diminution était nettement plus marquée dans certains secteurs d’industrie. En effet, de 2001 à 2021 à Montréal, le taux d’utilisation principale du français est passé de 69 % à 56 % dans l’industrie de l’information et l’industrie culturelle, de 71 % à 60 % dans le secteur de la finance et les assurances, et de 66 % à 56 % au sein des services professionnels, scientifiques et techniques. À l’inverse, certains secteurs ont enregistré une certaine augmentation de l’usage principal du français, dont le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale (de 78 % à 80 %).

L’usage des langues au travail est en partie lié aux langues parlées à la maison. En 2021, parmi les travailleurs de la RMR de Montréal parlant le français de façon prédominante à la maison, 89 % utilisaient principalement le français au travail (soit la même proportion qu’en 2001). Parmi les travailleurs parlant l’anglais de façon prédominante à la maison, 64 % utilisaient principalement l’anglais au travail (comparativement à 69 % en 2001). Parmi les travailleurs parlant une langue autre que le français ou l’anglais de façon prédominante à la maison, 49 % utilisaient principalement le français au travail (comparativement à 42 % en 2001) et 35 % utilisaient principalement l’anglais (comparativement à 36 % en 2001). De 2001 à 2021, la proportion de travailleurs de la RMR de Montréal parlant le français de façon prédominante à la maison a diminué (de 73,1 % à 64,6 %), alors qu’augmentaient les proportions de ceux parlant l’anglais (15,8 % à 16,8 %) ou une langue tierce (8,2 % à 11,9 %) de façon prédominante à la maison.

Des cartes thématiques portant sur l’utilisation des langues au travail dans quatre régions métropolitaines où le français et l’anglais se côtoient – Moncton, Montréal, Ottawa-Gatineau et Grand Sudbury – sont aussi rendues disponibles aujourd’hui.

Graphique 2 Utilisation du français et de l’anglais le plus souvent au travail dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, selon le secteur d'industrie, 2001 et 2021

Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Secteur d'industrie (titres de rangée) et Langues utilisées le plus souvent au travail, Français principalement, Français et anglais à égalité et Anglais principalement, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Secteur d'industrie Langues utilisées le plus souvent au travail
Français principalement Français et anglais à égalité Anglais principalement
pourcentage
Total
2001 73 8 19
2021 70 8 21
Construction
2001 85 6 9
2021 84 5 10
Administrations publiques
2001 89 5 6
2021 83 7 10
Soins de santé et assistance sociale
2001 78 6 15
2021 80 7 13
Services d'enseignement
2001 74 3 23
2021 73 4 23
Arts, spectacles et loisirs
2001 76 8 16
2021 72 7 21
Commerce de gros et de détail
2001 73 10 17
2021 70 10 20
Fabrication
2001 68 7 22
2021 68 8 24
Services d'hébergement et de restauration
2001 69 12 17
2021 65 11 22
Transport et entreposage
2001 65 11 24
2021 61 10 29
Finance et assurances
2001 71 9 20
2021 60 15 25
Services professionnels, scientifiques et techniques
2001 66 7 26
2021 56 10 34
Industrie de l'information et industrie culturelle
2001 69 8 23
2021 56 11 32
Autres secteurs
2001 75 8 16
2021 72 8 19

Au Nouveau-Brunswick, une baisse dans la proportion de travailleurs utilisant principalement le français au travail

Parmi les travailleurs résidant au Nouveau-Brunswick, 20,1 % utilisaient principalement le français au travail en 2021, 75,9 % l’anglais et 3,9 % le français et l’anglais à égalité.

Dans cette province, la seule au Canada à être officiellement bilingue, 39 % des travailleurs étaient bilingues français-anglais, c’est-à-dire qu’ils déclaraient être capable de soutenir une conversation tant en français qu’en anglais. Cette proportion se chiffrait à 81 % pour les travailleurs parlant le français de façon prédominante à la maison et à 23 % pour ceux parlant l’anglais de façon prédominante à la maison. Parmi l’ensemble des travailleurs bilingues, un peu moins de la moitié (45 %) utilisaient ces deux langues régulièrement au travail.

En 2021, la proportion de travailleurs utilisant principalement le français au travail était en légère baisse par rapport à 2016 (20,9 %), prolongeant une tendance observée depuis 2001 (22,2 %). On estime que le changement apporté à la question sur les langues utilisées au travail a eu pour effet d’atténuer légèrement cette tendance à la baisse depuis 2016 (voir l’encadré intitulé « Un meilleur portrait des langues utilisées au travail, mais un impact sur la comparabilité avec les recensements précédents »).

L’usage du français et de l’anglais au travail variait grandement en fonction des régions. Dans le nord de la province, soit dans les comtés de Madawaska, Restigouche et Gloucester, 72 % des travailleurs utilisaient principalement le français au travail et 20 % utilisaient principalement l’anglais. Dans le sud-est, soit dans les comtés de Kent et Westmorland, 24 % des travailleurs utilisaient principalement le français et 69 % principalement l’anglais. Dans le reste de la province, 3 % des travailleurs utilisaient principalement le français et 95 % utilisaient principalement l’anglais. La région du nord comptait 16 % de l’ensemble des travailleurs au Nouveau-Brunswick, le sud-est 26 %, et le reste de la province 58 %.

Les tendances au fil du temps varient selon la région. Dans le nord de la province, contrairement à la tendance provinciale, la proportion de travailleurs utilisant principalement le français a augmenté de 2001 à 2021 (passant de 70,6 % à 71,9 %). Pour la même période, cette proportion a cependant diminué dans le sud-est (de 28,1 % à 24,2 %) et dans le reste de la province (de 4,1 % à 3,4 %).

À l’échelle provinciale, les secteurs d’industrie où l’utilisation principale du français au travail était la plus fréquente en 2021 étaient les secteurs de l’agriculture, de la foresterie, de la chasse et de la pêche (34 %), des services d’enseignement (31 %), de la fabrication (29 %), et des soins de santé et de l’assistance sociale (27 %). Ce constat s’appliquait à chacune des régions de la province. Fait notable, dans le secteur des services d’enseignement dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, plus de personnes travaillaient principalement en français (51 %) qu’en anglais (46 %). Ce constat valait tant pour les écoles primaires et secondaires que les universités de la région.

Tel que noté plus haut, il existe un lien entre les langues utilisées au travail et les langues parlées à la maison. Parmi les travailleurs qui parlaient français de façon prédominante à la maison, 71 % utilisaient principalement le français au travail. Parmi les travailleurs parlant l’anglais de façon prédominante à la maison, 96 % utilisaient principalement l’anglais au travail.

Ces proportions variaient selon la région. Dans le nord de la province, 86 % des travailleurs parlant le français de façon prédominante à la maison utilisaient aussi cette langue principalement au travail, comparativement à 56 % dans le sud-est de la province et à 51 % dans le reste de la province. Parmi les travailleurs parlant l’anglais de façon prédominante à la maison, 77 % utilisaient aussi principalement l’anglais au travail dans le nord de la province, 93 % dans le sud-est et 98 % dans le reste de la province.

Graphique 3 Utilisation du français et de l’anglais le plus souvent au travail au Nouveau-Brunswick, selon la région et la langue parlée le plus souvent à la maison, 2021

Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Français principalement, Français et anglais à égalité et Anglais principalement, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Français principalement Français et anglais à égalité Anglais principalement
pourcentage
Tous les travailleurs
Nord du N.-B. 71,9 8,0 20,0
Sud-est du N.-B. 24,2 6,8 68,7
Reste du N.-B. 3,4 1,3 95,2
Travailleurs parlant français de façon prédominante à la maison
Nord du N.-B. 85,7 7,0 7,3
Sud-est du N.-B. 55,8 10,7 33,4
Reste du N.-B. 51,2 9,6 39,3
Travailleurs parlant anglais de façon prédominante à la maison
Nord du N.-B. 13,8 8,7 77,4
Sud-est du N.-B. 4,0 2,9 93,0
Reste du N.-B. 0,9 0,7 98,4

Au Canada hors du Québec et du Nouveau-Brunswick, 1 travailleur sur 10 connaissent le français, dont un tiers l’utilisent régulièrement au travail

Parmi les travailleurs résidant hors du Québec et du Nouveau-Brunswick, 9,5 % connaissaient le français suffisamment pour soutenir une conversation, soit un peu plus de 1,2 million de travailleurs. Parmi ces travailleurs connaissant le français, 30 % l’utilisaient au moins régulièrement au travail et 9 % l’utilisaient principalement.

Ainsi, hors du Québec et du Nouveau-Brunswick, 3,0 % des travailleurs utilisaient le français régulièrement au travail, ce qui représentait près de 400 000 travailleurs. Les trois quarts de ces travailleurs résidaient en Ontario, et près du tiers résidaient plus précisément dans la région métropolitaine d’Ottawa.

La proportion de travailleurs utilisant régulièrement le français était la plus élevée au sein de l’administration publique fédérale (18,7 %) et des services d’enseignement (8,1 %). Ces deux secteurs représentaient respectivement 18 % et 20 % l’ensemble des travailleurs résidant hors du Québec et du Nouveau-Brunswick qui utilisaient le français régulièrement au travail. Dans le cas des travailleurs de l’administration publique fédérale, la majorité d’entre eux demeuraient dans la région d’Ottawa. Pour ce qui est des travailleurs dans les services d’enseignement, ils étaient plus largement répartis à travers le Canada, bien que l’on puisse noter d’importantes concentrations dans les régions d’Ottawa et du Grand Sudbury. Cela reflète la distribution géographique à la fois de l’enseignement du français (réparti à travers le pays), et de l’enseignement en français (concentré à certains endroits).

Les nouvelles données sur la langue d’instruction tirées du Recensement de 2021, diffusées aujourd’hui, permettent de mettre en évidence les liens qui peuvent exister entre les parcours scolaires des personnes et les langues qu’elles utilisent plus tard dans leur vie, y compris au travail. Par exemple, parmi les quelque 200 000 travailleurs hors du Québec et du Nouveau-Brunswick qui n’étaient pas de langue maternelle française mais qui utilisaient régulièrement le français au travail, plus de la moitié avaient soit étudié au Canada dans une école régulière de langue françaiseNote 3 (dans 22 % des cas) ou avaient suivi un programme d’immersion française dans une école de langue anglaise (dans 31 % des cas).

Hors du Québec et du Nouveau-Brunswick, les régions où l’on retrouvait les plus fortes proportions de travailleurs utilisant le français régulièrement au travail étaient les comtés de Digby (29 %) et de Yarmouth (14 %) dans le sud de la Nouvelle-Écosse, les comtés unis de Prescott et Russell (63 %) et de Stormont, Dundas et Glengarry (23 %) ainsi que la ville d’Ottawa (23 %) dans l’est de l’Ontario, et les districts de Cochrane (38 %), Timiskaming (21 %) et Nipissing (17 %) ainsi que la ville du Grand Sudbury (18 %) dans le nord de l’Ontario.

Bien qu'ils représentent parfois de petites proportions de l’ensemble des travailleurs, des nombres notables de travailleurs utilisaient régulièrement le français au travail au sein des régions métropolitaines de Toronto (57 000), de Vancouver (13 000), de Winnipeg (12 000), d’Edmonton (8 000) et de Calgary (8 000). En effet, après l’anglais, il s’agissait de la langue utilisée régulièrement par le plus grand nombre de travailleurs dans chacune de ces villes, à l’exception de Vancouver où le mandarin, le pendjabi et le yue (cantonais) étaient tous plus utilisés que le français.

La moitié des travailleurs qui connaissent une langue autochtone utilisent aussi une langue autochtone au travail

Au Canada, 39 600 travailleurs utilisaient régulièrement une langue autochtone au travail en 2021 (soit 0,23 % des travailleurs), incluant 23 500 qui l’utilisaient le plus souvent (y compris à égalité avec d’autres langues).

Dans les milieux de travail de certaines régions, les langues autochtones occupaient une place importante. C’était notamment le cas des langues inuites (inuktut), utilisées régulièrement par 9 900 travailleurs, surtout dans l’Inuit Nunangat. Ces langues, dont au premier chef l’inuktitut, étaient utilisées par 43 % des travailleurs du Nunavut et par 77 % des travailleurs du Nunavik, dans le nord du Québec.

Les langues autochtones qui étaient utilisées régulièrement par le plus grand nombre de travailleurs au Canada étaient les langues cries, utilisées par 12 900 travailleurs. Celles-ci étaient utilisées principalement au Québec et dans les Prairies.

Dans l’ensemble, 6 % des travailleurs qui étaient eux-mêmes autochtones utilisaient une langue autochtone régulièrement au travail. Cependant, cette proportion variait selon les groupes d’identité autochtone. Ainsi, 8 % des travailleurs qui faisaient partie des Premières Nations, 0,3 % des travailleurs métis et 41 % des travailleurs inuits utilisaient régulièrement une langue autochtone au travail. Ces proportions différentes sont en bonne partie attribuables aux différences entre les groupes d’identité autochtone en ce qui concerne la connaissance des langues autochtones. La proportion de travailleurs connaissant suffisamment une de ces langues pour soutenir une conversation était de 16 % parmi ceux faisant partie des Premières Nations, 1 % parmi les Métis et 55 % parmi les Inuit.

Dans l’ensemble, parmi les travailleurs qui connaissaient une langue autochtone, 47 % utilisaient une langue autochtone régulièrement au travail. Parmi les travailleurs ayant une langue autochtone comme langue maternelle, cette proportion s’élevait à 55 %.

Note sur le contexte associé à la pandémie de COVID-19

Le contexte de la pandémie de COVID-19 a eu des effets importants sur le monde du travail, et ces effets se reflètent dans les données du Recensement de 2021. La pandémie a notamment eu une incidence sur les taux d’emploi, la composition industrielle (c’est-à-dire la répartition de l’emploi dans les différents secteurs d’industrie) et la proportion de personnes travaillant à domicile. Cela soulève la question de l’impact du contexte pandémique sur les statistiques relatives aux langues de travail.

Dans le contexte de la pandémie, les niveaux d’emploi ont baissé. En mai 2021, une grande part de cette baisse avait déjà été récupérée, mais de façon inégale en fonction des régions et des catégories de travailleurs. À des niveaux agrégés, les variations locales dans les niveaux d’emploi peuvent avoir un léger effet sur les taux d’utilisation des langues au travail. Par exemple, la part des personnes en emploi au Canada qui habitaient au Québec était plus élevée lors du Recensement de 2021 (23,7 %) qu’en 2016 (22,9 %). Cela se traduisait par une augmentation du taux d’utilisation du français au travail à l’échelle nationale, puisque la grande majorité (95 %) des personnes travaillant principalement en français au Canada se retrouvaient au Québec. Cela dit, à des échelles plus petites, ces types d’effets ont tendance à s’estomper.

Par ailleurs, le contexte pandémique a eu pour effet de diminuer la part de l’emploi dans certains secteurs d’industrie, comme celui des services d’hébergement et de restauration, et de l’augmenter dans d’autres secteurs, comme celui des soins de santé et de l’assistance sociale. Cependant, il est possible de montrer que ces changements dans la composition industrielle n’ont eu dans l’ensemble qu’assez peu de répercussions sur les langues de travail. Ainsi, si l’on ajuste les poids des différents secteurs afin que la composition industrielle en 2021 soit identique à celle que l’on observait avant la pandémie, les taux généraux d’utilisation des langues au travail sont peu touchés.

Finalement, le contexte pandémique a eu pour effet d’augmenter fortement la proportion de personnes travaillant à domicile, en particulier dans certains secteurs d’industrie. L’effet que cela pourrait avoir eu sur l’usage des langues au travail demeure mal connu pour l’instant. Une analyse à venir de ce phénomène permettra de mieux contextualiser les résultats du Recensement de 2021.

Regard vers l’avenir

Les données sur les langues de travail diffusées aujourd’hui permettront de produire des analyses plus approfondies des dynamiques linguistiques au travail au cours des prochaines années.

D’autres analyses et produits de données sur les langues seront aussi diffusés au cours de la prochaine année. Notamment, Statistique Canada publiera une analyse de la répartition géographique des langues de travail dans certaines grandes villes d’intérêt, une analyse des dynamiques linguistiques au sein des ménages, un rapport détaillant l’évolution du bilinguisme français-anglais au pays, ainsi qu’une analyse de l’effet potentiel du travail à domicile sur les langues utilisées au travail et les langues parlées à la maison.

En plus des tableaux de données comportant de l’information sur les langues de travail qui sont diffusés aujourd’hui, des tableaux supplémentaires, incluant des tableaux historiques facilitant les comparaisons sur plusieurs cycles de recensement, seront diffusés au cours des mois à venir.

Le portail des statistiques sur les langues permet de retrouver les plus récentes données, analyses et références sur les langues diffusées par Statistique Canada.

Définitions, concepts et géographie

Les statistiques présentées dans le cadre de ce rapport portent sur les personnes ayant occupé un emploi au cours de la semaine de référence du Recensement de 2021 (du 2 au 8 mai 2021). Cette population de référence est celle qui est utilisée par défaut dans la plupart des produits analytiques et de visualisation de données issus du Recensement de 2021. Cette population de référence est différente de celle utilisée lors des cycles de recensement précédents; on considérait alors généralement l’ensemble des personnes ayant occupé un emploi depuis le 1er janvier de l’année précédente (par exemple, pour le Recensement de 2021, le 1er janvier 2020), même si ces personnes n’occupaient plus d’emploi au moment du recensement. Ce changement vise à harmoniser la diffusion des renseignements sur les langues de travail avec celle des autres renseignements relatifs au travail qui proviennent du recensement, ainsi qu’à faciliter l’interprétation des données par les utilisateurs. Les tableaux de données portant sur les langues de travail diffusés aujourd’hui permettent aux utilisateurs de choisir la population de référence qui leur convient.

La question du Recensement de 2021 portant sur les langues de travail comportait deux volets. Le premier volet concerne la ou les langues utilisées régulièrement au travail. S’il y a lieu, le second volet demande de préciser, parmi les langues mentionnées au premier volet, laquelle de ces langues était utilisée le plus souvent. Pour les deux volets, des réponses multiples étaient possibles.

Les personnes utilisant une langue régulièrement comprennent toutes celles ayant déclaré utiliser cette langue régulièrement, même si elles ne l’utilisaient pas le plus souvent. L‘utilisation le plus souvent d’une langue réfère à l’ensemble des personnes ayant déclaré utiliser cette langue le plus souvent. L’utilisation à égalité de langues réfère aux personnes ayant déclaré utiliser plus d‘une langue le plus souvent.

En ce qui concerne spécifiquement le français et l’anglais, les personnes utilisant principalement une langue sont celles qui utilisaient une seule de ces deux langues le plus souvent au travail. Cela exclut les personnes qui disaient utiliser le français et l’anglais à égalité, mais inclut celles qui utilisaient le français ou l’anglais à égalité avec une langue non officielle.

La question sur les langues parlées à la maison est structurée de la même façon que celle sur les langues utilisées du travail. Dans le cadre du présent rapport, les personnes parlant une langue de façon prédominante à la maison sont celles qui parlaient une seule langue le plus souvent à la maison.

Tous les résultats présentés dans ce communiqué reposent sur les limites géographiques de 2021.

Pour une définition détaillée des concepts du recensement liés aux langues, au travail ou à la géographie, veuillez consulter le Guide de référence sur les langues, Recensement de la population, 2021, le Guide de référence sur le travail, Recensement de la population, 2021, le Dictionnaire, Recensement de la population, 2021 ou voir les capsules des concepts.

Renseignements supplémentaires

D’autres analyses des données du Recensement de 2021 portant sur le travail, incluant les langues de travail, sont accessibles dans le communiqué du Quotidien intitulé Emplois au Canada : comprendre les marchés du travail locaux en transformation.

De plus amples renseignements sur les langues de travail sont accessibles dans les tableaux de données, le Profil du recensement, la série « Perspective géographique » et le Visualiseur des données du Programme du recensement. Des cartes thématiques portant sur l’utilisation des langues au travail dans quatre régions métropolitaines sélectionnées – Moncton, Montréal, Ottawa-Gatineau et Grand Sudbury – sont aussi rendues disponibles aujourd’hui.

De nouvelles données sur l’instruction dans la langue officielle minoritaire sont aussi publiées aujourd’hui. Un communiqué du Quotidien présente une première analyse de ces données.

Remerciements

Ce rapport a été préparé par Louis Cornelissen du Centre de démographie de Statistique Canada, avec l’aide d’autres membres du personnel de ce centre et la collaboration de membres du personnel du Secrétariat des domaines spécialisés du recensement, de la Division des opérations du recensement, et de la Direction des communications et de la diffusion.


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